03/2022
Comment gérer vos placements en temps de crise ?

Crise sanitaire, inflation, guerre, attaque nucléaire, des mots qui provoquent chez beaucoup d'entre nous un sentiment de Peur. Et c'est bien normal.
Sur les marchés financiers, les sentiments sont toujours exacerbés. La Confiance devient vite Euphorie et la Peur se transforme en Panique.
Résultat : à ce jour le CAC40 a perdu plus de 10% depuis le 23 février, veille de l'invasion de l'Ukraine.
Comment réagir face à cette situation ? Quel comportement adopter ?
La meilleure chose à faire dans ces moments-là est de ne prendre aucune décision à chaud et revenir aux fondamentaux.
Voici mes conseils :
1/ Vérifier que vos placements sont toujours adaptés à votre profil et à vos objectifs
Les premières questions à vous poser sont :
Comment est constitué mon patrimoine ? Quel est le niveau de risque de mes placements ? Mes placements les plus risqués représentent quelle proportion de mon patrimoine ? Cette proportion est-elle adaptée à mon profil d'investisseur ?
Les placements financiers sont tous classés sur une échelle de risques allant de 1 (zéro risque) à 7 (risque maximal) :
Le fonds en euros d'un contrat d'assurance-vie est classé 1 car son capital est garanti. Les obligations sont classées entre 3 et 5. L'immobilier entre 3 et 4. Les actions entre 5 et 7.
Se demander ensuite :
Quels sont mes objectifs ? La répartition de mon patrimoine correspond-t-elle à mes objectifs ?
En général, les objectifs se mesurent en durée. Court terme, moyen terme, long terme.
Plus vos objectifs sont éloignés (préparation de la retraite par exemple), plus vous pouvez prendre de risque sur vos investissements. Et inversement, plus vos objectifs sont proches, moins vous devez prendre de risques.
2/ Appliquer des stratégies éprouvées :
En matière de placement, les stratégies sont plus efficaces que de chercher des opportunités et arbitrer constamment ses placements.
- Diversifier son patrimoine :
Diversifier ses placements est une règle incontournable. Dans les années 1950, le prix Nobel Harry Markowitz démontrait que diversifier son compte-titres permettait aux investisseurs de réduire le risque tout en augmentant le rendement espéré. C'est valable pour un compte titre mais aussi pour une assurance-vie et pour son patrimoine en général. Diversifier ses placements signifie diversifier les classes d'actifs (obligations, actions, immobilier, etc.), les secteurs économiques et géographiques. - Investir au son du canon :
Vous connaissez la maxime « Vendre au son du violon et investir au son du canon ». Nous sommes en plein dedans ! Si vous avez des actions en direct ou des parts d'OPC (Organismes de Placement Collectif), vous pouvez diminuer leur prix de revient en réinvestissant sur ces mêmes titres à un cours inférieur. Vous serez en plus-value beaucoup plus rapidement lorsque les marchés remonteront.
Vous pouvez aussi choisir de diversifier votre portefeuille ou assurance-vie en investissant sur d'autres titres et OPC afin de bénéficier de la baisse des cours.
Oui mais voilà, vous avez peur ! Parce que vous vous dites, à juste titre : « Et si les marchés boursiers continuent à chuter ? ». - Investir de manière progressive (l'arbitrage programmé)
La meilleure façon de limiter ce risque et d'optimiser la rentabilité de votre réinvestissement est de déterminer la somme que vous souhaitez réinvestir, puis de l'investir de manière progressive. Par exemple en étalant les versements sur 6 mois ou 1 an.
Cela permettra de lisser plus encore le prix moyen d'achat de vos OPC ou valeurs et améliorera significativement la rentabilité de votre investissement. - Investir sur des ETF (fonds indiciels côtés) :
Les ETF (Exchange Trade Funds), appelés aussi Trackers, sont des fonds qui répliquent la performance d'un indice boursier.
Les ETF se sont multipliés ces dernières années. Les bons contrats d'assurance-vie proposent tous une gamme d'ETF plus ou moins étoffée.
Il y a maintenant les ETF qui répliquent les grands indices (S&P 500, Eurostoxx 50, CAC 40, Nasdaq…) et ceux qui répliquent des indices sectoriels, géographiques, etc.
Contrairement aux OPC, ils ne sont pas gérés donc ne supportent aucun frais de gestion. En terme de performance, les études ont démontré que sur le long terme, les ETF étaient aussi performants que les OPC avec les frais en moins.
Ce qu'il faut retenir :
- Quand la panique gagne, ne pas réagir à chaud et temporiser
- Faire ou refaire son profil d'investisseur avec son conseiller financier
- Calculer avec lui le niveau de risque de ses placements
- Vérifier que ce niveau de risque est toujours adapté à ses objectifs
- Réinvestir éventuellement sur les marchés de manière progressive et programmée
- Sélectionner à l'aide de son conseiller les ETF adaptés à sa situation